Article rédigé pour la Fondation Terre Solidaire par Marie Huré
En matière d’écologie et de résilience face au changement climatique, chaque pays a son propre positionnement et ses politiques plus ou moins bénéfiques pour l’environnement. Parmi les plus vertueux, chacun à sa manière, contribue à la préservation de la nature et de ses ressources. Il est de toute façon compliqué d’être exemplaire dans tous les domaines, mais il reste primordial de montrer qu'il est possible de vivre autrement, ensemble, grâce à des solutions alternatives. Chaque jour, de belles initiatives voient le jour et il est important de les valoriser. C'est en partageant le savoir, les vraies solutions, que nous pourrons faire face au changement climatique et s’adapter à ses conséquences. C’est ensemble, à l’échelle de la planète, que des mesures doivent être mises en place. Et cela commence par regarder ce qui se fait de bien chez nos voisins du monde.
Le Costa Rica, joyau vert de l'Amérique centrale
Riche d’une faune et d’une flore très variées, le Costa Rica a fait de la préservation de l’environnement une priorité, ce qui lui a d’ailleurs valu de recevoir le prix « Champion de la Terre » en matière environnementale de la part des Nations Unies. C’est même l’un des seuls pays à avoir réussi à inverser la déforestation ! La surface boisée couvre désormais 60% du territoire, contre 40% en 1987.
Exceptionnellement situé entre deux océans, et abritant sur plus d'un quart de sa superficie une jungle protégée, ce petit pays d’Amérique centrale est une formidable réserve de biodiversité. Au total, ce sont 27 parcs nationaux, 9 réserves écologiques et 12 réserves forestières qui jalonnent le territoire et contribuent à préserver les plus de 10 000 espèces de plantes, les presque 1000 espèces d’oiseaux, les plus de 400 mammifères et reptiles et les milliers d’espèces d’insectes.
A lui seul, le Costa Rica abrite 6% de la biodiversité mondiale.
Pour parvenir à créer un tel sanctuaire, des mesures claires ont été prises : investissement dans la préservation de ses espaces avec des objectifs précis, création de programmes ambitieux et de fonds nationaux à l’image de FONAFIFO (le Fond National de Financement Forestier) et valorisation de ce patrimoine naturel auprès du monde entier.
En effet, cette richesse de biodiversité ont fait du Costa Rica un endroit unique au monde. Première destination d’Amérique centrale, le tourisme est devenu sa première source de richesse. Cependant, pour éviter les effets néfastes du tourisme de masse, le pays a drastiquement évolué et adapté ses structures afin de préserver l’environnement naturel et ses populations. Les hébergements, les activités et les modes de transports sont pensés pour être le moins impactants possible sur la faune, la flore et les populations locales, répondant ainsi au cahier des charges très précis du label CST reconnu par l’Organisation Mondiale du Tourisme. Ses activités touristiques sont quant à elles principalement tournées vers le découverte de la Nature, des populations locales et des sports d’extérieurs. L’heure est à la reconnexion…
Les Pays-Bas, Venise du Nord
Le Pays-Bas est réputé à travers le monde entier pour son architecture toute particulière et ses cyclistes mais aussi pour ses multiples canaux, lacs et îles.
Au total, ce sont plus de 6000 km de canaux et rivières qui parcourent le pays, et d'innombrables lacs.
C'est donc tout naturellement que les néerlandais et leur gouvernement, en dépit de leur condamnation en 2018 par la Cour d'Appel de La Haye, sont investis dans la protection des aires maritimes et fluviales, ainsi que de la biodiversité qui les accompagne.
Pour ce faire, nous pouvons citer par exemple la création de 5 îles artificielles au large du lac Markermeer. Cela peut sembler à contre sens à cause de la nature artificielle de ces espaces implantés en milieu naturel, mais il n'en est rien. Ces îles sont pensées pour préserver et développer la faune et la flore qui cohabitent dans ces milieux aquatiques. Avec une seule des 5 îles ouverte au public, la nature peut enfin se restaurer à son rythme et reprendre ses droits, loin de la pollution générée par l'activité humaine. Et à l'heure où la production mondiale de déchets plastiques est en augmentation (elle pourrait augmenter de 41% d'ici 2030 d'après WWF), il est primordial de mettre également en place des moyens pour dépolluer les cours d'eau et leurs abords.
ci encore, de nombreuses initiatives voient le jour, comme l'entreprise "Plastic Whale" qui propose des tours en bateau sur les canaux d'Amsterdam tout en pêchant non pas des poissons mais des déchets plastiques ! Les bateaux sont bien sûr faits de plastique recyclé, discipline dans laquelle les néerlandais sont plutôt inventifs. Ils ont même créé la première piste cyclable en plastique recyclé, la "Plastic Road", dans la commune de Zwolle. Même si elle ne fait pour le moment que 30 mètres, c'est une belle promesse pour le futur.
La Suède, modèle vertueux du transport
La Suède est l’un des rares pays qui voit ses émissions de gaz à effet de serre baisser de manière continue depuis plusieurs années. Ceci est notamment rendu possible grâce à des politiques volontaristes efficaces et à ce que nous pouvons appeler la Révolution industrielle verte. Portée par une large offre d'énergie propre, de nombreuses initiatives voient le jour, ce qui a effectivement permis au pays de réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre par rapport aux années 1970.
Parmi ces innovations, un certain nombre concerne le secteur du transport, l'un des pôles les plus émetteurs à l'échelle mondiale. Par exemple, Volvo Group, constructeur automobile suédois, a construit en 2021 le premier véhicule au monde en acier construit sans énergie fossile. De quoi ouvrir la voie à un avenir sans énergies fossiles et aux innovations qui l’accompagne !
C’est dans cette optique que le pays scandinave est également en train de bâtir la toute première route électrifiée au monde. Pour ce faire, l’autoroute européenne E20 se transforme, afin de permettre aux voitures et camions de se recharger tout en roulant. La fin du projet est pour le moment fixée à 2025.
Du côté des transports en commun, la Suède n’est pas en reste non plus puisqu'elle est en train de développer un véritable réseau intelligent de bus électriques. Les véhicules seraient rechargés assez efficacement pour ne pas avoir besoin d’augmenter le réseau électrique et où l’électricité serait stockée afin de pouvoir électrifier les bus à grande échelle. L’idée est donc de passer à des projets d'envergure supérieure, permis par des pôles qui optimisent à la fois la recharge, le stockage et la production d’énergies propres. Ces progrès ne seraient néanmoins pas possible sans un cadre propice.
De nombreuses subventions, réglementations et réformes favorisent l'émergence de projets vertueux en matière environnementale.
Le cadre social, très porté sur l'intégrité et l'égalité des genres, ainsi que la confiance des populations dans leurs pouvoirs publics facilitent également grandement la mise en place de ces projets.
Les initiatives et politiques exemplaires ne manquent donc pas à l’échelle mondiale, ce qui contribue positivement à l’émulation autour du sujet de la transition écologique. Il est cependant important de souligner que rien ne pourra se faire sans un partage de connaissance et de technologie. Afin de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre tel qu’attendu par les accords de Paris, il est indispensable que l’effort soit conjoint. C’est ensemble que nous pouvons y arriver. Les initiatives citées ci-dessus ne sont données qu’à titre d’exemple, il en existe des milliers à travers le monde, mises en oeuvre par des entreprises, des chercheurs et des collectifs. Chaque pays possède son ou ses domaines de compétences où il excelle, et où il est capable de tester et mettre en œuvre les solutions de demain.