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Tara, de retour de sa dernière expédition dans l’Océan Pacifique

Tara expeditions

Tara Pacific est rentrée de sa dernière expédition le 27 octobre dernier . Elle a passé deux ans à explorer des récifs coralliens dans le Pacifique et à mesurer l’impact du changement climatique sur ces écosystèmes riches.

Depuis 2003, la goélette Tara parcourt tous les océans du globe pour étudier et comprendre l’Océan et l’impact du changement climatique sur cet écosystème. Des équipes scientifiques procèdent à de nombreux prélèvements qui sont ensuite analysées et étudiées dans des laboratoires à terre.
Elle développe une science de l’océan ouverte, innovante et inédite qui permettra de prédire, anticiper et mieux gérer les risques climatiques. Par ailleurs, elle utilise cette expertise scientifique de très haut niveau pour sensibiliser et éduquer les jeunes générations, mobiliser les décideurs politiques au plus haut niveau et permettre aux pays du sud d’utiliser ce nouveau savoir autour de l’Océan. La goélette Tara a déjà parcouru plus de 375 000 kilomètres, faisant escale dans plus de 60 pays lors de 4 expéditions majeures, menées en collaboration avec des laboratoires internationaux d’excellence.

En octobre dernier après avoir parcouru 100 000km dans le Pacifique, la goélette est rentrée de sa dernière expédition. Son objectif était d’étudier la capacité d’adaptation des récifs coralliens au changement climatique.
Avec l’aide de plus de 100 scientifiques, 36 000 prélèvements ont été effectués sur 32 sites coralliens, et vont être désormais analysés afin de mieux comprendre le corail, et de déterminer ses capacités d’adaptation aux changements climatiques et environnementaux.

Observations et premiers enseignements

Si la recherche ne fait que commencer, les scientifiques ont pu tirer quelques enseignements des observations faites pendant ces deux années d’expédition. Malgré la grande disparité de l’état de santé des récifs, de grandes tendances apparaissent selon les zones géographiques.
Certains récifs sont en effet très impactés par des épisodes de blanchissement* : 30 à 50% dans certaines îles polynésiennes, voire 90% dans les îles Samoa dans le Sud Pacifique. En Micronésie, aux îles Tuvalu et Kiribati, une partie des récifs étaient même déjà morts avant l’arrivée de Tara, tandis que ceux de Wallis et Futuna ou des îles Chesterfield sont relativement préservés.
Par ailleurs, les chercheurs ont observés que les îles ne sont pas toutes impactées par les perturbations locales telles que l’urbanisation, la sédimentation due à l’érosion des sols ou encore des techniques de pêche invasives. Par contre, elles sont toutes potentiellement soumises aux changements climatiques globaux (acidification de l’océan, réchauffement climatique globale…).

Six actions locales à démarrer immédiatement

La Fondation Tara lance un appel afin que des mesures urgentes soient mises en œuvre pour atténuer les stress directs subis par les récifs et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle met en avant 6 actions locales à démarrer immédiatement :
– Améliorer la gestion des déchets, notamment plastiques,
– Limiter l’impact de l’agriculture, de l’élevage et de leurs effluents
– Limiter la déforestation pour stabiliser les sols et éviter ainsi le recouvrement des récifs par les sédiments
– Interdire ou limiter les méthodes de pêche les plus destructrices
– Prendre en compte en tout premier lieu le critère environnemental dans le développement de grandes infrastructures côtières, telles que digues, ports industriels, etc.
– Impliquer et sensibiliser les populations locales pour qu’elles préservent leur propre environnement.

ENSEMBLE, accélérons la transition écologique et solidaire