Partout en Europe, émergent des initiatives citoyennes pour le développement d’énergies renouvelables associant habitants, collectivités et acteurs économiques locaux. Longtemps, l’Allemagne a fait figure de pionnière en la matière : 50% de l’énergie électrique renouvelable y est détenue par des particuliers, contre seulement 7% par les quatre grands fournisseurs nationaux d’électricité. En France, malgré son retard en la matière, le nombre de projets de coopératives citoyennes d’énergie renouvelables est en augmentation depuis quelques années dans des secteurs aussi variés que le solaire, l’éolien, la biomasse. Citons par exemple le prochain lancement - en Loire Atlantique - de la coopérative citoyenne d’énergie solaire, CoWatt, initiée par 2 associations locales. Grâce à une campagne de financement participatif, ils ont pu mobiliser les 20 000 euros nécessaires à la réalisation de leur projet.
Une nouvelle vision politique sur la place de l’énergie dans notre société
Les créations de ces coopératives citoyennes sont innovantes et prometteuses à plus d’un titre. Le fait d’associer dès l’origine habitants, élus et acteurs économiques d’un même territoire permet une meilleure appropriation de ces projets au niveau local en proposant une réponse adaptée pour optimiser les retombées économiques locales et faciliter l’appropriation des projets par les élus et les citoyens. En plus de contribuer à l’urgence d’accélérer la transition énergétique par le développement de moyens de production basés sur les énergies renouvelables, ces productions d’énergie plus localisées ouvrent des perspectives qui remettent en cause le modèle énergétique actuel qui s’appuie sur de grandes centrales de production, centralisées et souvent étatiques. C’est donc une nouvelle vision politique sur la place de l’énergie dans notre société qui est promue.
De nouveaux modèles de gouvernance et de financement
Cette implication citoyenne locale, sous des formes coopératives et collaboratives, met en lumière la diversité et l’intérêt des circuits-courts qui caractérisent bon nombre d’alternatives en faveur d’une transition écologique et sociale. Ces coopératives de production d’énergie investissent la notion de circuit-court tant en matière de gouvernance (le consommateur d’énergie investit et s’investit dans la gouvernance d’une entreprise), qu’en matière de finance (les investissements au capital sont locaux et non plus « hors sols » : investissement des habitants, des acteurs locaux (clubs d’investisseurs, collectivités)). La réduction des distances entre production et consommation améliore l’efficacité énergétique; contrairement aux modèles centralisés où les deux tiers de l’énergie produite par un réacteur nucléaire sont inutilisés et s’échappent sous forme de chaleur dans la tour de refroidissement. Une ligne à Très Haute Tension quant à elle, perd 50% de son énergie tous les 1500 kms).
Ces unités locales de production d’énergie fondées sur la participation plus ou moins forte des habitants et acteurs locaux au financement et à la gouvernance des projets rejoignent ainsi la vision de la Fondation Terre Solidaire que la transition écologique et sociale nécessite de repenser nos façons de produire et de consommer en replaçant les citoyens au cœur de l’action.