Avec Les Petits Composteurs, Clémence Delcroix développe une solution pour valoriser les déchets au profit des agriculteurs bio du Cotentin.
Pourquoi avez-vous décidé de créer Les Petits Composteurs ?
Je souhaite contribuer à mon échelle à la construction d’un avenir durable. Aujourd’hui il n’existe pas de filière biodéchets sur le nord Cotentin, ce qui signifie que les 30% de déchets alimentaires contenus dans ordures ménagères sont majoritairement enfouis. Or ces déchets sont une ressource qui peut être valorisée en compost, et permettre de fertiliser et structurer les nombreuses cultures maraîchères bio de ce même Cotentin. La mission que se donne Les Petits Composteurs est de répondre à la double problématique de la gestion des déchets et de qualité de nos sols, en créant une filière de compostage des déchets alimentaires des professionnels.
Concrètement comment fonctionne Les Petits Composteurs pour valoriser les déchets ?
Nous accompagnons les professionnels générant des bio-déchets vers la valorisation de ceux-ci. Une fois le tri organisé, nous leur proposons de choisir entre deux approches :
- Composter sur site, ce qui permet d’éviter de faire voyager les déchets, et de rendre l’établissement autonome quant à la gestion de ses déchets alimentaires.
- Composter sur notre plateforme de compostage de proximité, via un système de collecte. Nous gardons ainsi la maîtrise du processus de transformation et sommes garants de la qualité agronomique et de la « propreté » du compost obtenu.
Certains de nos métiers sont confiés à des personnes éloignées de l’emploi, pour leur permettre un retour à un emploi durable. Notre fonctionnement reflète nos valeurs et nos objectifs.
Au-delà de valoriser les déchets, Les Petits Composteurs ce sont aussi des actions de sensibilisation aux enjeux du compostage et au tri des déchets. Pouvez-vous nous un dire un peu plus ?
Plus généralement, l’objectif des Petits Composteurs est de contribuer à accompagner les citoyens vers des pratiques plus durables. La formation est un bon moyen d’y parvenir. Lorsque nous commençons à travailler avec une structure, une des premières actions est de rencontrer les équipes de cuisine, mais aussi les usagers. Cela permet de restituer le geste du tri dans son contexte environnemental, et à chacun de comprendre quels en sont les enjeux. La mobilisation est ainsi plus forte.
La dimension éducative est également importante lorsque qu’un établissement choisit de composter sur place, puisque ce sont les usagers qui apportent les déchets au composteur et suivent la transformation de la matière.
Quels sont les premiers retours des structures avec lesquelles vous avez commencé à travailler ?
Les structures avec lesquelles nous travaillons lors de la phase pilote sont nos premiers supporters et sont donc convaincus de la démarche, ils nous aident donc à améliorer nos pratiques. Les nouveaux gestes sont vite adoptés et acceptés, et nous avons été agréablement surpris de la bonne qualité de tri des déchets effectué par les usagers.