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Conférence Habitat III : le développement de villes durables face à l’urgence climatique

La conférence Habitat III des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Quito, Équateur du 17 au 20 octobre 2016) vient de se clôturer. Elle a rassemblé près de 23 000 personnes venues de 193 pays. Organisée tous les vingt ans, elle a pour objectif l’adoption par les États d’un accord-cadre sur le développement des villes.

Si cette conférence n’a pas eu l’écho médiatique des deux dernières grandes conférences des Nations Unies (septembre 2015 avec adoption des 17 objectifs du développement durable et décembre 2015 pour la COP21), les enjeux qu’elle a abordés n’en étaient pas moins importants. Elle devait ainsi permettre de répondre à l’objectif de développement durable des Nations Unies n°11 « Faire en sorte que les villes soient ouvertes à tous, sûres, résilientes et durables » et faisait suite à l’accord de Paris de la COP21 (bien qu’elles n’occupent que 2 % de la surface terrestre, les villes génèrent 70 % des gaz à effet de serre ; ONU-Habitat, 2011).

Plus de 56 % de la population mondiale vivait en milieu urbain en 2015 (source ONU) et ce chiffre devrait être de 70% en 2050. En outre, un tiers de la population urbaine habite dans des bidonvilles et fait face quotidiennement à des situations d’extrêmes pauvretés et à des risques sanitaires importants. L’enjeu de la conférence Habitat III de vouloir ainsi transformer ces zones urbaines chaotiques en quartiers dynamiques, bien intégrés et écoresponsables peut ainsi paraître titanesque voire utopique.

Le grand intérêt de la conférence a été d’essayer de ne plus considérer les villes comme uniquement un territoire complexe et à problèmes, mais aussi comme les lieux où émergent des solutions pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux.

Une ville durable est en effet une ville qui met en jeu d’une façon articulée un projet environnemental, économique et social. Pour bien sûr réduire promouvoir un développement économe du territoire et diminuer son empreinte écologique mais aussi proposer des solutions pérennes aux formes de pauvretés urbaines et d’exclusions sociales et spatiales. Une ville durable doit également promouvoir une gouvernance locale plus transparente qui favorise la réappropriation par les habitants d’un projet politique collectif en laissant par exemple une plus grande place aux initiatives citoyennes.

Cette conférence des Nations Unies sur le logement et sur le développement urbain durable a essayé d’aborder tous ces enjeux. Elle devait fixer «Le Nouvel Agenda Urbain» – c’est-à-dire une feuille de route mondiale pour les vingt prochaines années. Cet agenda ne fixe pas des objectifs spécifiques contraignants mais est considéré comme une avancée par le fait qu’il propose une vision partagée par tous afin de réussir l’évolution des villes vers des lieux sûrs, plus résilients et plus durables. Cet agenda constitue donc un ensemble de repères pour l’élaboration des politiques nationales et locales d’urbanisme.

Reste maintenant à mesurer l’impact concret à court et moyen terme de ces engagements au regard de l’urgence climatique.

ENSEMBLE, accélérons la transition écologique et solidaire