Plastic Odyssey, c’est le nom donné par Simon Bernard, ancien officier de la marine marchande et co-fondateur du projet avec Alexandre Dechelotte, à leur grand dessein : parcourir le monde pendant 3 ans sur un bateau-laboratoire du recyclage propulsé par des déchets plastiques. L’idée est née pendant les deux ans que Simon a passé à parcourir le monde dans le cadre de ses études à l’École nationale supérieure maritime. A chaque escale, le même spectacle les attendait. Du plastique partout qui envahissait les côtes, terminait dans la mer et donnait tout son sens à ce que l’on appelle aujourd’hui « le continent de plastique ».
Simon Bernard croit en l’innovation collaborative et frugale. Quand ses idéaux se heurtent à la réalité, il en ressort ce projet, monté avec ses camarades de promotion. Ils s’entourent d’une équipe d’experts, notamment des chercheurs et des ingénieurs, puis démarrent la conception et la construction d’Ulysse : un prototype miniaturisé de 6 mètres de long d’un catamaran révolutionnaire qui utilise les déchets plastiques comme carburant. Un parrainage mythique pour le bateau inauguré le vendredi 15 juin à Concarneau.
Exploitant une unité de pyrolyse embarquée, les résidus plastiques récoltés par l'embarcation sont ensuite transformés en carburant pour faire tourner les moteurs. 60 kilos de plastique permettent ainsi de produire 60 litres de carburant, dont 2/3 de diesel et 1/3 d'essence. Le projet final – un catamaran océanographique de 24 mètres de long et 9 mètres de large – devrait être prêt pour un départ de Marseille en 2020. S’en suivront trois années d’un tour du monde avec déjà 33 escales prévues pour rencontrer les populations, démontrer l’importance du recyclage et de la valorisation des déchets et partager leurs technologies. Conçu en open source, le projet a vocation à inspirer et essaimer auprès du plus grand nombre.