Promouvoir une gestion alternative des forêts au niveau de l'Union Européenne avec FERN
Partenaire
FERN
Durée du projet
1 an
Nos besoins
Contexte / Problème à résoudre
La législation européenne est d’une importance primordiale pour l’orientation de la politique nationale forestière en France. La stratégie forestière de l’Union Européenne (UE) à l’horizon 2030 comporte de nombreux engagements, notamment en matière de « monitoring » des forêts et de restauration de la nature qui stimuleront une meilleure gestion des forêts en France. Il est essentiel que ces éléments soient suivis au niveau national par des acteurs qui les comprennent.
Mais le marché intérieur aggrave les pressions déjà présentes dans le secteur forestier : les petits exploitants respectueux de la nature sont désavantagés par rapport à l’industrie, avec des conséquences défavorables sur le plan social et écologique. De même, les industries forestières, particulièrement celles de Scandinavie et des États Baltes qui bénéficient d’un soutien inconditionnel d’une grande partie des partis politiques nationaux, sont extrêmement puissantes à Bruxelles et s’opposent à toute sylviculture moins intensive.
Il est donc essentiel de suivre les politiques européennes de près. Fern promeut une approche "ascendante" et souhaite mieux impliquer les petites associations forestières ainsi que populations rurales vivant près des forêts. Lier les dimensions environnementales et sociales est, pour l'association, la meilleure façon de contrebalancer le lobbying des industriels.
Solutions proposées
Ce projet a pour but d’obtenir le soutien des candidats et candidates aux élections européennes en faveur de mesures de l’UE de protection et restauration des forêts et de justice sociale dans le secteur forestier. Ce projet s’articule dans le cadre de l’objectif de Fern d’avoir une meilleure représentation de forestiers alternatifs dans les débats européens. Pour ce faire, Fern souhaite amplifier les voix des communautés rurales vivant près des forêts ainsi que des petites associations forestières œuvrant pour une sylviculture à couvert continu. Fern travaillera avec un cabinet de conseil pour mener des consultations qualitatives avec les communautés rurales en France afin de recueillir leurs attentes et leurs préoccupations quant à la protection de la nature et des forêts. Ils continueront aussi à forger des liens pérennes et à amplifier les voix des associations de sylviculture et des petits exploitants français qui promeuvent une sylviculture résiliente et proche de la nature.
Fern traduira les conclusions des consultations en demandes concrètes en faveur de la résilience des forêts. Ces demandes seront présentées aux candidats aux élections européennes lors d’évènements publics.
Pour la France, Fern agira en étroite collaboration avec deux acteurs majeurs : l’association de forestiers Pro Silva et l’association de protection des forêts Canopée Forêts Vivantes. Ces deux acteurs seront particulièrement impliqués pour informer les groupes consultés et organiser les évènements publics. En parallèle, Fern effectuera un travail similaire en Allemagne, Tchéquie et Pologne.
Association partenaire
Fern a été créée en 1995 par des organisations nationales de protection de la forêt. Celles-ci saisissaient l’importance de l’échelon européen pour leur travail mais avaient une faible compréhension de son processus de décision et de ses politiques. Fern est aujourd’hui la seule organisation européenne faisant campagne uniquement sur les forêts. Elle a pour mission :
- d’influencer les politiques et lois de l’Union européenne (UE) dans le sens de la protection des forêts et des peuples qui en dépendent ;
- de rendre accessible les Institutions européennes pour la société civile et y faire émerger ses voix.
Les deux publics principaux de Fern sont ainsi les décideurs politiques et les ONG nationales.
Avec ses partenaires, Fern identifie les menaces qui pèsent sur les forêts et travaille avec les communautés concernées, la société civile et les décideurs politiques afin de mettre en œuvre des solutions pratiques adaptées. Fern veille à ne pas parler à la place des ONG partenaires mais à créer un espace de dialogue entre les décideurs au niveau de l'UE et la société civile.
Résultats / Bénéfices
L’aspect transformationnel de ce projet réside dans le fait qu’il fait le lien entre les dimensions sociale et environnementale, ce qui n’est pas encore assez fait dans le mouvement de la société civile en faveur de la protection de l’environnement. Il permettra aussi aux ONGs de bénéficier de conclusions peu connues jusqu’ici, à savoir une recherche qualitative sur l’avis des communautés rurales sur la sylviculture industrielle et ses alternatives.
Pourquoi soutenir ce projet ?
Fern est reconnue pour sa connaissance très fine de tous les enjeux forestiers et des arcanes au sein de l’UE avec de nombreuses entrées au Parlement et à la Commission. Mais l'association est très inquiète par les résultats des prochaines élections européennes de 2024. En outre, malgré des relations individuelles avec de nombreux parlementaires, Fern n’a pas les mêmes moyens humains et financiers des lobbyistes industriels.
Fern travaille en particulier avec le Parlement européen et en particulier la commission environnement. Le Parti Populaire Européen (PPE) est très influent au sein de cette commission et explique pourquoi de nombreuses avancées - entre autres proposées par Fern - n’ont pas pu se concrétiser. Au fil du temps, compte tenu de la droitisation de nombreux députés du PTE, le dialogue est devenu de plus en plus difficile entre les associations environnementales et la commission ce qui a des conséquences sur l’impact de l’action de Fern sur les enjeux forestiers. Pourtant, de nombreuses directives sont en cours qui ont des répercussions importantes sur les problématiques forestières : énergies renouvelables (bois énergie), déforestation, reforestation. Cette droitisation du PPE a fait que plusieurs propositions adoptées par la commission environnement ont au final été rejetée. Ces freins se rencontrent également au niveau du Conseil des Etats où plusieurs pays bloquent toutes législations favorables à une exploitation durable des forêts. En particulier la Suède dont les exportation de bois représentent une part très importante de leur PIB. A noter qu’en parallèle, l’UE prévoit de faciliter l’ouverture de nouvelles mines en Europe et qui auront un impact fort sur les forêts. Une réglementation protectrice des forêts est donc perçue comme un frein à l’ouverture de ces nouvelles mines.