Valoriser les urines au Pays Basque avec CIVAM BLE
Partenaire
CIVAM BLE
Durée du projet
2 ans
Nos besoins
Présentation du Projet
Le lancement d’une filière expérimentale afin de valoriser les urines au Pays Basque. Le collège Saint-Vincent d’Hendaye valorise l’urine collectée via ses toilettes sèches en la transformant en fertilisant naturel. Après stockage, l’urine est utilisée pour fertiliser des cultures locales, en partenariat avec des agriculteurs et établissements agricoles du Pays basque. Ce processus remplace les engrais azotés de synthèse, souvent importés, par une ressource locale, gratuite et durable. L’initiative permet de renforcer l’autonomie agricole tout en réduisant la pollution des eaux.
Contexte / Problème à résoudre
L’urine humaine est une ressource riche en azote, phosphore et potassium, historiquement utilisée comme engrais. Depuis la généralisation du « tout-à-l’égout » en 1894, les eaux usées sont mélangées et évacuées, perçues comme des déchets. Pourtant, elles contiennent des nutriments précieux. La croissance urbaine a saturé les réseaux d’assainissement, rendant leur traitement coûteux et peu efficace pour le recyclage.
Actuellement, seuls 60 % des boues sont épandues en agriculture. Une expérimentation menée depuis 2013 sur le plateau de Saclay montre qu’en valorisant les urines, on pourrait couvrir 140 % des besoins en azote et 75 % en phosphore agricoles de la région.
Ce projet présente plusieurs enjeux :
1. Économie d’eau potable : réduire de 75 % l’eau utilisée pour les toilettes.
2. Réduction de l’eutrophisation des rivières et littoraux.
3. Moins de rejets de résidus médicamenteux dans l’environnement.
4. Économie d’énergie : éviter de produire puis de détruire l’azote.
5. Autonomie agricole : réduire la dépendance aux engrais importés.
Valoriser l’urine permettrait de préserver les ressources, limiter la pollution, réduire les coûts, renforcer notre souveraineté alimentaire et participer à la transition écologique.
Solutions proposées
Le lancement d’une filière expérimentale afin de valoriser les urines au Pays Basque est la phase 2 d’un projet initié par l’école et collège St Vincent d’Hendaye. La phase 1 de ce projet a consisté en la construction de toilettes sans eau et d’installations de collecte de l’urine. Ces infrastructures sont opérationnelles depuis mars 2024 pour les toilettes et mai 2024 pour la collecte de l’urine de 400 élèves du CM1 à la 3ème. Un peu plus de 12 m3 d’urine ont déjà été collectés sur cette première année.
Association partenaire
L’association CIVAM BLE Bio du Pays basque est un collectif de paysan·ne·s et d’habitants pour une société plus autonome, économe et solidaire. Elle collecte et redistribue aux agriculteurs les urines. Elle accompagne des initiatives pour une agriculture et une alimentation biologique de proximité au Pays basque Nord.
Résultats / Bénéfices
Ce projet répond à plusieurs enjeux clés de la transition écologique :
Sobriété dans la gestion de l’eau
Souveraineté et durabilité agricoles par la substitution aux engrais de synthèse (coûteux, polluants, importés) et la création d’un fertilisant local, naturel et circulaire, utile à l’agriculture biologique.
Économie circulaire et zéro déchet. Valorisation d’un “déchet” (l’urine) en ressource. Fermeture du cycle des nutriments à l’échelle locale.
Sensibilisation et transformation culturelle. Éducation des jeunes à l’écologie appliquée. Changement de regard sur des sujets tabous (toilettes, urine) pour faire émerger de nouvelles pratiques.
L’urine devient une ressource gratuite pour des agriculteurs bio souvent en difficulté, réduisant leur dépendance aux intrants coûteux. Le projet renforce les liens entre école, collectivités et monde agricole, pour une transition ancrée dans la coopération locale.
Pourquoi soutenir ce projet?
En partenariat avec le CIVAM BLE, le projet s’inscrit dans une dynamique territoriale. Elle consiste à lancer une filière expérimentale de valorisation de l’urine au Pays basque en lien avec la ville d’Hendaye, la commune de Urrugne et le lycée agricole de Saint-Pée-sur-Nivelle. Cette démarche démontre que l’urine est une ressource précieuse, et non un déchet. Elle illustre concrètement un modèle d’économie circulaire au service de la transition écologique.

