L’Afrique, bien qu’elle soit l’un des continents les plus vulnérables aux effets du changement climatique, est aussi une terre de résilience et d’innovation. Dans le cadre de la transition écologique et solidaire, la finance verte joue un rôle crucial pour accompagner les initiatives locales et durables. C’est dans cette optique que le projet de promotion de la finance verte solidaire, soutenu par le réseau MAIN (Microfinance African Institutions Network) et co- financé par la Fondation Terre Solidaire et l'Agence Française de Développement (AFD), fait figure de levier clé pour transformer durablement les économies africaines.
Un projet pour une finance inclusive et écologiquement responsable
La microfinance solidaire en Afrique, avec l’appui d’organisations comme MAIN (qui regroupe 133 institutions de microfinance dans 26 pays d'Afrique) cherche à réduire la pauvreté en offrant un accès au financement pour des projets locaux, tout en encourageant l’autonomie économique des individus et des communautés.
Le projet, lancé en partenariat avec le réseau MAIN, vise à concilier les enjeux écologiques et climatiques à ces activités de microfinance solidaire déjà mise en œuvre par ces institutions.
Le concept de finance verte solidaire, promu par la Fondation Terre Solidaire et le réseau MAIN, se base sur deux piliers : la durabilité environnementale et l’inclusion sociale. Cela signifie que les investissements réalisés dans ce cadre doivent à la fois avoir un impact positif sur l’environnement – en réduisant les émissions de carbone, en préservant les ressources naturelles, ou en encourageant les énergies renouvelables – tout en répondant aux besoins des populations les plus vulnérables.
Le rôle du réseau MAIN est ainsi stratégique, car il permet de toucher un vaste tissu de microentreprises et d’acteurs locaux, souvent exclus des circuits financiers traditionnels ou classiques tout en développant un levier d’actions innovants en faveur du climat.
Un projet de finance verte solidaire avec des objectifs ambitieux pour une Afrique résiliente
Le projet de finance verte solidaire vise à transformer les pratiques financières des institutions de microfinance pour les aligner sur des objectifs climatiques et sociaux.
Les fonds alloués au réseau MAIN par la Fondation Terre Solidaire et l’AFD permettent la construction d’une offre de formation spécialisée et développer des outils pour accompagner les institutions de microfinance dans une transformation profonde de leurs stratégies et de leurs activités. L’objectifs à moyen terme est qu’elles deviennent actrices de la transition écologique dans leur territoire.
Concrètement, cela passe par l’organisation de formations sur des enjeux cruciaux comme l’articulation des enjeux de microfinance solidaires et climatiques ou la prise en compte des problématiques genre dans la finance verte solidaire.
Ce projet, permet également au réseau MAIN d’organiser des échanges d’expériences et de bonnes pratiques par exemple sur mise en place de produits financiers spécifiquement dédiés au financement de projets ayant un impact écologique direct, comme l’agriculture durable, la gestion des déchets, ou encore l’accès à des technologies propres, notamment des systèmes d’énergie solaire pour les ménages ou les petites entreprises.
Les dernières avancées du projet : un impact déjà visible
Depuis le lancement du projet, les progrès sont notables. En trois ans, plusieurs institutions de microfinance partenaires du réseau MAIN ont déjà adapté leur offre pour inclure des produits financiers verts. Par exemple, certaines structures ont mis en place des crédits spécifiques pour aider les agriculteurs à adopter des techniques d’agroforesterie, une méthode qui combine culture agricole et plantation d’arbres pour restaurer les sols et augmenter la résilience face aux aléas climatiques.
Au Togo, à Lomé, une institution membre du réseau MAIN a accompagné le développement d’une PME de recyclage des déchets plastiques. Outre la contribution au développement d’une filière d’économie circulaire dans le pays, cette initiative a permis la création d’une cinquantaine d’emplois dans le quartier d’implantation du site de traitement de ces déchets. . En Ouganda, d’autres microfinancements ont permis à des petites entreprises de se doter de panneaux solaires, remplaçant ainsi les coûteux générateurs à essence et contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ces exemples concrets montrent que la finance verte solidaire peut non seulement transformer les conditions de vie des populations locales, mais aussi participer activement à la lutte contre le changement climatique.
Le rôle clé des institutions locales pour développer la finance verte solidaire
L’un des aspects fondamentaux du projet réside dans la capacité des institutions de microfinance à jouer un rôle d’intermédiaire de confiance entre les grandes institutions financières et les populations locales démunies. Grâce à leur connaissance fine des réalités locales, ces institutions peuvent adapter les produits financiers et non financiers aux besoins spécifiques des communautés à la base qu’elles servent, tout en assurant que les financements alloués soient utilisés à bon escient.
Pour renforcer cet écosystème, le projet prévoit également des formations à destination du personnel des institutions de microfinance sur les critères de financement vert et sur la manière de les intégrer dans leurs pratiques. Ces formations incluent des aspects techniques, comme l’évaluation des risques climatiques, mais aussi des notions de finance solidaire, afin d’assurer que les projets financés aient un impact durable et inclusif.
Un modèle réplicable à l'échelle du continent
Si le projet a démarré avec des initiatives pilotes dans certains pays comme le Burkina Faso, le Togo, l'ambition est de pouvoir le déployer à plus grande échelle à travers tout le continent africain. Le succès des premiers programmes démontre la pertinence de ce modèle de finance verte solidaire, à la fois adaptable aux spécificités locales et capable de répondre à des défis globaux comme le changement climatique.
Les institutions de microfinance africaines jouent un rôle pivot dans cette transition en rendant accessibles des financements verts à des acteurs qui en sont souvent exclus. En leur donnant les moyens d’agir, le réseau MAIN contribue non seulement à la transition écologique de l'Afrique, mais aussi à la création d’une économie plus juste et solidaire, où chacun peut participer activement au changement. La finance inclusive doit être au cœur de la réponse climatique sans accès à des services financiers adaptés et de qualité, les personnes affectées par le changement climatique ne peuvent pas anticiper ou affronter les chocs et se relever, ni s’adapter pour renforcer leur résilience et améliorer leurs moyens de subsistance.
Vers un avenir plus vert et solidaire
En définitive, ce projet de promotion de la finance verte solidaire représente une étape essentielle pour accélérer la transition écologique en Afrique. Grâce au soutien de Fondation Terre Solidaire et de l’AFD et au travail de terrain des institutions de microfinance du réseau MAIN, les populations locales peuvent désormais accéder à des financements qui allient développement économique et respect de l’environnement. En soutenant des initiatives concrètes et innovantes, ce projet contribue à construire une Afrique plus résiliente, plus équitable et durable.
Ainsi, la finance verte solidaire se révèle être non seulement un instrument de lutte contre la pauvreté, mais aussi un levier puissant pour bâtir un avenir en harmonie avec la nature et les communautés locales.
Avec le soutien