Début février, la Fondation Terre Solidaire a participé à deux jours de réflexion avec d’autres fondations membres du réseau EDGE . L’objectif était de réfléchir à la place de l’art et de la culture dans la transition écologique, économique et sociale.
L’art et la culture ont toujours joué un rôle dans toute société. Les peintures rupestres des grottes préhistoriques sont la preuve que l’art est aussi ancien que l’humanité et que de tout temps, les Hommes ont cherché à s’exprimer sous différentes formes.
La question n’était donc pas de savoir si l’art et la culture ont leur place dans la transition écologique, économique et sociale mais plutôt de savoir comment les fondations, telle que la Fondation Terre Solidaire, peuvent mieux impliquer l’art et les artistes dans leur travail de sensibilisation et de prise de conscience des enjeux importants liés à la transition.
Nous avons tendance à l’oublier mais le rôle de l’artiste est aussi de poser des questions et d’amener l’observateur à réfléchir. Dans cette optique, la Fondation Camargo, basée à Cassis, qui nous accueillait durant ces deux jours de réflexion, nous a partagé le travail de deux artistes : Ryo Abe et Thomas Bellinck.
Ryo Abe est un architecte japonais qui travaille notamment sur le lien entre Homme et Nature dans le contexte du Parc national des Calanques. Un premier projet réalisé au cours de l’été 2018 fut l’occasion d’une première entrée en matière dans le cadre d’une réflexion plus vaste sur les portes d’accès du Parc national des Calanques. Comment faire en sorte que le visiteur qui traverse le Parc pour se rendre dans les Calanques s’imprègne davantage de la nature et de l’espace qui lui est offert et ne fasse pas que passer ?
Thomas Bellinck est un artiste belge qui travaille depuis plusieurs années sur la réflexion européenne, et notamment sur une éventuelle fin de l’Union européenne, en mêlant plusieurs disciplines artistiques (théâtre, arts visuels, cinéma). Dans son œuvre Domo de Europa Historio en Ekzilo (« Maison de l’Histoire Européenne en Exil », traduction de l’espéranto), Thomas Bellinck anticipe un éventuel échec de l’Union européenne et invite le visiteur à remonter dans le temps grâce à des documents présentant la longue désagrégation de l’Union européenne. A travers cette œuvre, Thomas Bellinck veut réveiller les consciences dans cette Europe d’aujourd’hui où la montée des nationalistes est de plus en plus préoccupante, et nous inviter à réagir maintenant pour éviter que son œuvre anticipative ne devienne une réalité.
Ces deux artistes, chacun dans un domaine différent, nous incitent donc à réfléchir, à prendre conscience de ce qui nous entoure, et attendent une réaction de notre part. Pour accomplir leur travail artistique, ils s’appuient sur un important travail d’investigation pour ré-imaginer la problématique. De plus, ils ne construisent jamais leur travail sans une vraie démarche participative vers ceux à qui ils s’adressent s’assurant ainsi d’une possible réaction de leur part.
L’art et la culture ont donc toute leur place dans la transition écologique, économique et sociale. Certains artistes ont déjà bien investi le champ des possibles. A nous acteurs de la transition de leur donner la place nécessaire.
