Accompagner les agriculteurs fragilisés vers une agriculture durable avec CIVAM

Présentation du projet

Le projet ACCORDAE, mené par le réseau CIVAM et Solidarité Paysans, vise à mieux accompagner les agriculteurs et agricultrices fragilisés dans la réduction de leurs difficultés économiques et sociales, ainsi que dans la reconquête de leur autonomie décisionnelle. Il les soutient également, lorsque cela est possible, dans leur transition vers des systèmes d’agroécologie à faibles niveaux d’intrants et de charges.

Contexte / Problème à résoudre

Le mal-être au travail est particulièrement préoccupant en agriculture et a pour conséquences des risques sur la santé physique et psychique, allant jusqu’au risque suicidaire. Selon les données les plus récentes de la sécurité sociale agricole (MSA), le risque de suicide était en 2016 supérieur de 43,2 % à celui des assurés de l’ensemble des régimes de sécurité sociale.

Le rapport au travail de certains agriculteurs est source d’une souffrance qui met leur santé physique et psychique en danger : accidents du travail, pathologies graves, conflits interpersonnels, risques psychosociaux, dépressions, etc. La qualité des cultures, des troupeaux, des produits finis s’en trouve amoindrie. Les agriculteurs ne se reconnaissent plus dans le travail qu’ils mènent.

Ces difficultés sont, pour la plupart, issues de facteurs économiques : charges trop importantes, fluctuation du prix des matières premières agricoles, prix de vente trop faibles, etc.). Tendre vers des systèmes plus économes et autonomes peut permettre à certain.es de reconquérir une santé financière pour leur exploitation, une autonomie décisionnelle et un plaisir au travail.

Solutions proposées

Le projet Accordaé (Accompagnement concerté pour réduire les difficultés par l’agriculture autonome et économe), mené par le réseau CIVAM et Solidarité Paysans, cherche à accompagner les agriculteurs fragilisés dans la réduction de leurs difficultés (économiques, sociales), dans la reconquête de leur autonomie décisionnelle et dans leur cheminement vers des systèmes d’agro-écologie à bas niveaux d’intrants et de factures.

Lancé en janvier 2021 sur six territoires, le projet propose une prise en charge collective et concertée des situations difficiles rencontrées par des agriculteurs, en les abordant sous l’angle du travail et en construisant ou améliorant des dispositifs d’accompagnement adaptés.

Association partenaire

Les CIVAM (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) sont des groupes d’agriculteurs et de ruraux qui travaillent de manière collective à la transition vers une agriculture durable grâce à la mise en place de pratiques agroécologiques. Ils constituent un réseau de près de 130 associations qui œuvrent depuis 60 ans pour des campagnes vivantes.

Le Réseau Solidarité Paysans accompagne des paysans et des paysannes vers la résolution de leurs difficultés économiques ou sociales et fait face à un nombre accru de demandes ces dernières années.

Résultats / Bénéfices

En surmontant leurs difficultés, les agriculteurs accompagnés retrouvent confiance en eux, un mieux-être au travail et la capacité de reprendre la main sur leur vie. Ce regain d’autonomie leur permet aussi de faire des choix de pratiques plus respectueuses d’eux-mêmes et de leur environnement.

Ce double accompagnement proposé par Solidarité Paysans et les Civam génère des apprentissages croisés et des synergies : ensemble, ils permettent des avancées concrètes sur les conditions de travail, le redressement des exploitations et la transition agroécologique.

Pourquoi soutenir ce projet?

Depuis 2017, la Fondation Terre Solidaire soutient Adage 35 en Ille-et-Vilaine, dans le cadre d’une expérimentation similaire à celle du projet ACCORDAE, désormais portée à l’échelle nationale. Ce nouveau projet s’inscrit dans la continuité de cette initiative locale et vise à l’essaimer à travers le territoire.

Il répond à deux défis majeurs du monde agricole : comment soutenir un nombre croissant d’agriculteurs en détresse, et comment accompagner la transition écologique du secteur. En articulant ces deux enjeux, le projet montre qu’un changement de modèle agricole peut être une réponse concrète aux difficultés économiques et sociales que rencontrent de nombreux exploitants.